Océan, Partie 1, By Laurent Laffite.

Mercredi 26 août 2015 3 26 /08 /Août /2015 17:47

Océan, Partie 1, By Laurent Laffite.

Chers amis.

Laurent, adore écrire. Ce qu'il vit, ou ce qui sort de son imagination. Il nous propose ce premier jet (si tu souris, t'es un(e) pervers(e), félicitations).

La règle est simple. Si vous souhaitez lire la suite, laissez lui un commentaire, cela l'encouragera et je mets volontiers l'audience de ce blog à tout écrivain(e) qui souhaite être lu.. ou vu :).

Bonne lecture.

"Elle n’était pas sûre d’être devenue cette femme-là. Elle se demandait si elle voulait vraiment évoluer vers une nouvelle peau, comme on part vers un nouveau monde. Pourtant, ce désir qui grignotait régulièrement le fond de son ventre ressemblait à ces créatures secrètes et lumineuses qu’on trouve au plus profond des océans, là où la lumière n’a plus la force de descendre. Il était pur.

Elle avait relu ses derniers mails avant de se préparer. Si elle aimait les nuances, la politesse appliquée sur la violence, les formes avantageuses de la poésie pour exprimer les pulsions dangereuses; ce sont les textes directement dégradants qui avaient le plus d’impact sur son souffle. Sa respiration était réellement malmenée quand elle régnait sur la lecture de mots sales. Elle se masturbait fréquemment d’ailleurs, bien plus qu’elle ne l’imaginait quand elle essayait de dresser un constat de son addiction à son vagin, qu’elle aimait sentir s’animer sous les décharges de son cerveau perverti.

Quand elle était seule face à son écran, en train de faire perler son antre devant les lignes interminables de stupre, elle se sentait vraiment capable de tout. Quand elle parvenait à insérer ce quatrième doigt et qu’elle savait que sa mouille tâchait le fauteuil de son bureau, mais qu’elle n’en faisait rien parce que l’ivresse du lâcher prise altérait gravement son sens de la réalité, elle aurait pu accomplir n’importe quoi, s’écarter jusqu’à l’infini pour accueillir toutes les bites du monde.

Mais aujourd’hui, elle se refusait à évacuer seule cette tension. Elle ne voulait rien gâcher de son énergie. Elle s’était contentée de se mettre en condition, en parcourant en diagonale les textes les plus simples, les plus doux (elle les connaissait tous par cœur), en caressant du bout des ongles ses lèvres, par moments son clitoris qu’elle découvrait légèrement. Elle voulait réserver son appétit pour son rendez-vous, amoureusement organisé par son auteur. Elle aimait le considérer de la sorte : « tu es mon auteur ».

Elle était donc raisonnablement humide quand elle enfila sa jupe à même la peau, faisant l’économie de sous-vêtements comme cela lui avait été demandé. Elle enfila ses escarpins puis admira sa poitrine dans la glace avant d’ajouter à sa tenue sa veste qui laissait deviner des seins libres.

Elle sortit de chez elle et prit une grande respiration avant de monter dans l’ascenseur. -2. Son cœur cognait encore et encore dans son corps dominé par l’audace avec laquelle il avait été plongé dans ce scénario.

Avant d’ouvrir la porte, elle regarda son téléphone et lu le sms qui disait « tout est prêt, installe toi ».

Elle souffla, poussa la porte et alla se mettre au centre du plateau d’un pas sûr. Elle regarda les différents véhicules mais ne parvenait pas à discerner les visages enfoncés dans les sièges. Elle se mit alors à genoux. Elle attendit dans un silence monacal l’extinction des néons. La minuterie semblait avoir été réglée sur l’infini…presqu’aucun bruit ne venait perturber cette lente agonie. Quand, à genoux, les mains posées sur les cuisses, elle fut enfin plongée dans l’obscurité, les phares des voitures garées s’allumèrent pour l’aveugler."